Francine Dupont, l'innocence résistante !
- justinepujolle
- 23 déc. 2024
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 29 déc. 2024
Épisode "L'âge de sa fille" | Podcast Transfert par Slate Podcasts
En 1939, Francine a 13 ans. La Seconde Guerre Mondiale éclate. Alors qu'elle habite à Arras, les Allemands envahissent progressivement le territoire français. Chassée de sa maison, elle est contrainte de partir se réfugier chez un oncle dans la ville d'Ormesson. Elle "évacue".
De cette fuite, un "déclic" se produit. Alors qu'elle part se ravitailler en eau – les tuyaux ayant été bombardés – elle croise un groupe d'officiers allemands à moto. "Un frisson de rejet" de l'ennemi la parcourt pour ne plus jamais la quitter. Une graine est plantée.
En 1940, l'Occupation allemande est désormais officialisée. Francine et sa famille sont autorisées à revenir sur leurs terres natales, dans le nord. À son retour, dans sa maison, une surprise l'attend…
"L'armistice est signé […] On rentre chez soi, […] on trouve dans sa maison d'autres gens qui ont évacué eux-aussi, qui se sont installés chez vous. […] On ne réalise pas ce qu'est l'Occupation, c'est véritablement une invasion de tous les endroits, de tous les lieux, de tout. […]."
— Francine Dupont
Contrainte d'accepter cette invasion, Francine n'a plus rien, elle est privée de tout à commencer de son école, de son insouciance… de sa liberté. Alors qu'elle est envahie de désespoir, un jour, elle entend… l'Appel du 18 juin (1940) de Charles de Gaulle. Commence alors une résistance aussi fraîche qu'innocente.
Dans ce podcast, elle raconte comment, à sa façon, elle a choisit d'agir. Ce qui l'a, en partie, conduite dans les geôles de la caserne allemande "Schramm d'Arras"… si jeune.
"À Béthune, les trottoirs sont très étroits […], vous ne pouvez pas vous mettre à deux avec un Allemand, donc vous laissez passer l'Allemand et vous marchez dans le caniveau. Tu peux toujours attendre ! Je suis pas dans le cas de marcher dans le caniveau ! Je le regarde dans les yeux attendant ce qu'il va faire. […] "
— Francine Dupont
À 97 ans, lorsque Francine se confie au micro, elle ne perd rien de sa candeur, de sa puissance. On l'entend audacieuse, vaillante… pour ne pas dire cavalière! Effrontée, son insolence n'était qu'une "simple" réaction viscérale, qu'une réponse légitime à l'impertinence des soldats allemands.
D'ailleurs, Francine n'a nul besoin de "libérer" sa parole. Elle témoigne sans filtre. Transparente, elle exprime sa pensée, livre sa perception de la réalité, sa vérité… Son histoire.
Enfin, avec le temps et le recul, elle prend conscience d'une grâce inattendue qu'elle n'avait pas su considérer à l'époque. Eh oui, c'était la Guerre… Une gratitude qui a peut-être changé sa vie, et qui a peut-être permis l'existence de ce témoignage.
Comentários